insufficient facts always invite danger ☽ ft. Carol Danvers

Insufficient facts always invite danger

@Carol S. Danvers | We make mistakes, but we’re human–and maybe that’s the word that best explains us.

✶ Encore une journée semblable à celle d’hier. Aucune nouvelle de Gerry.

Elle tente de garder la face, de garder la tête haute, surtout lorsqu’elle est face à des clients ou qu’elle est en quête d’indice que ce soit pour ses recherches personnelles ou celles de ses clients. Elle n’avait jamais imaginé qu’être mère serait aussi compliqué. Elle s’attendait à tout un tas de choses, elle avait lu des livres à n’en plus finir histoire d’être certaine qu’elle serait une mère parfaite. C’était sans imaginer qu’elle serait séparée de son fils et que même après son enlèvement, personne de son entourage n’aurait pu le prendre en charge, le laissant alors porté disparu. Avoir peur pour son enfant est normal, mais aucune mère ne devrait avoir à vivre ce genre d’événements. Il n’avait que quelques mois lorsqu’elle l’a vu pour la dernière fois, et maintenant il doit avoir plus de trois ans. Trois années durant lesquelles son caractère se forge, il apprend la vie, s’habitue à son entourage. Il aura été facile pour ses ravisseurs de lui faire croire complètement qu’il est leur propre enfant.

Jessica se mit alors en route jusqu’à chez elle après une journée au bureau. Elle passe de plus en plus de temps là bas lorsqu’elle n’a pas à être sur le terrain. De très tôt le matin pour y prendre le petit déjeuner, jusqu’à très tard le soir après avoir dîné. Si elle a gardé son appartement à Manhattan, c’est simplement parce que tout bêtement elle aurait espoir qu’on le lui ramène là où il a été enlevé. Mais vivre dans cet appartement, voir son berceau vide dont il n’aurait même plus besoin, ça fait mal, et Jess tente de s’éloigner de cette douleur un maximum. Peu importe qui lui a enlevé et pour quelle raison, ces personnes auraient pu laisser une rançon, mais rien, aucun indice, aucune odeur n’a persisté après tout le temps passé emprisonnée. Elle ne veut pas vivre dans ces souvenirs au quotidien, rouvrir son cabinet de détective était la meilleure chose qu’elle pouvait faire pour ne pas se morfondre et ne pas se laisser mourir. Elle doit vivre pour lui, elle doit mettre de l’argent de côté pour pouvoir l’envoyer à l’université un jour. Elle n’aura pas pu voir ses premiers pas et entendre ses premiers mots, mais elle le verra grandir malgré tout, elle le verra heureux dans ses études ou non, avec quelqu’un pour partager sa vie ou non, avec des enfants ou non. Elle ne demande rien d’extraordinaire, juste qu’on lui rende son fils.

Elle traverse le quartier de Hell’s Kitchen, ce quartier demeurant l’un des plus vivants malgré ce qu’il se passe dans le monde. Le monde entier est devenu un enfer, mais il y fait toujours meilleur dans sa cuisine. C’est un moyen de se convaincre qu’elle n’a pas besoin de sauver le monde, même si elle ne voit qu’une partie de ce vaste monde, elle se conforte dans ce déni. Elle est persuadée ne plus avoir sa place au sein des Avengers et de toute manière, elle ne veut pas leur consacrer du temps, car retrouver son fils est sa priorité. Véranke, la reine Skrulls, a fait des choses impensables au nom de Jessica. Triple espionnage, trahison, sabotage, tout cela pour faciliter l’invasion des Skrulls. Par sa faute, par sa non vigilance, la situation du monde est telle. Comment alors prétendre qu’elle peut sauver le monde ? Comment regagner la confiance de chacun ?

A l’heure actuelle, il est hors de question de faire face à qui que ce soit, Gerry est la priorité de l’araignée et tout le monde devrait comprendre ce choix.

Jessica arrive finalement au bas de son immeuble et devant la porte d’entrée, elle aperçoit une silhouette. Mains dans les poches, prête à relâcher ses décharges de bio-électricité, elle s’approche doucement de l’inconnu. Puis, elle reconnaît cette silhouette. Il semblerait que Carol Danvers décide une nouvelle fois de venir lui rendre visite. Carol, sa meilleure amie, Kirk, celle avec qui elle a passé les meilleurs moments de sa vie, amie qui n’a pas su protéger Gerry lorsqu’elle fut enlevée. Mais surtout, il s’agit de l’apparence de Carol, et la paranoïa de Jessica ne peut l’empêcher de se méfier d’une potentielle skrull qui déciderait une nouvelle fois de s’en prendre à elle et ses proches.

« Je ne reçois personne ce soir, Carol. Tu peux rentrer chez toi. Je ne sais pas qui t’a envoyée, mais tu peux leur rapporter que je suis toujours en vie. »

Une sécheresse dans les paroles de l’araignée, comme si le monde était coupable de tout ce qui lui était arrivé. Elle n’a pas su être rationnelle un seul instant depuis son retour, et ce soir ne fait pas exception à la règle.

Ⓒslytbitch.