Everything lives, but they don't last || DOOM

The Strange Case of Cynthia Von Doom

S'il fallait se demander quelle était la personne qui avait le plus sculpté la vie de Victor, la réponse serait sans aucune équivoque sa mère. Cynthia Von Doom était née dans un clan gitan de Latverie, et très vite il lui fut enseigné les secrets de la magie qui se transmettaient depuis des lustres dans le clan. Plus que la magie, c'est dans la sorcellerie qu'elle excella, conversant avec les démons plus souvent qu'il ne le fallait. Cynthia finit par rencontrer Werner Von Doom, un médecin sans origine gitane qu'elle épousa et qui vint s'ajouter aux Zefiro, le clan dont elle faisait partie. Ensemble, ils eurent un unique fils qu'ils nommèrent Victor, et qui dès la grossesse commença à être affecté par la sorcellerie que sa mère pratiquait, lui permettant de se rappeler de chaque jour de sa vie depuis sa naissance. A quatre ans, il avait déjà donc largement conscience de la persécution que leur clan de gitan subissait de la part du roi Vladimir, une situation que sa mère ne savait supporter.

Faisant appel au démon Mephisto, Cynthia décida de mener une attaque, une révolte même, à l'encontre du roi. Mais elle ne maîtrisait pas son pouvoir, qui s'attaquait à tous, aux enfants surtout, peut-être même qui pourrait s'en prendre à son propre fils, lui qu'elle voyait promis à un si grand avenir. Incapable de vivre avec ça, Cynthia renonça au pouvoir et ainsi à la victoire. Elle fut tuée par l'un des gardes, mourut dans les bras de son époux. Victor se souvient encore de ce jour. Marqué à jamais, il n'a rien fait pour chercher à l'oublier, au contraire c'est le souvenir le plus vif qu'il ai.

The Tragedy of Werner Von Doom

Malgré qu'il n'en soit membre que par mariage, Werner Von Doom resta parmi les Zefiro. C'est dans le clan que Victor grandit, mais il n'y était pas plus accepté qu'il aurait pu l'être en ville. Aux yeux de tous, il était le fils de la sorcière, celle qui avait tué tellement d'enfants. Il n'était pas vieux quand il commença à se bagarrer avec les autres, défendant jusqu'au bout l'honneur de sa défunte mère jusqu'à ce que plus personne n'ose faire la moindre remarque. La seule personne qui ne disait jamais de mal était une jeune gitane de son âge. Valeria était douce et compréhensive, et elle devint rapidement amie avec un Victor qu'elle savait généralement calmer. Ils grandirent ensemble, chaque jour un peu plus proches, jusqu'à ce que leur amitié ne se change en amour. La promesse était faite, un jour, plus tard, Victor et Valeria se marieraient. C'était décidé, c'était écrit. Ils ne se lâcheraient pas.

Mais le bonheur que Victor réussit à atteindre à cet âge ne dura pas. La femme du roi tombant fort malade, Werner fut appelé à venir la soignée. Impossible pour le pauvre médecin, sur qui on porta l’entièreté du blâme, le forçant à s'enfuir avec son fils dans le froid de l'hiver latvérien. Victor n'eut même pas le temps de dire au revoir, ni même de vraiment comprendre. Ils montèrent sur un cheval et fuirent vers la montagne. Le temps était loin d'être idéal, au contraire même, et ils se retrouvèrent bien vite coincés dans les congères. Le froid mordait leur peau, celle de Werner surtout qui avait couvert son fils de ses propres vêtements. Les heures furent longues, interminables. Et Werner s'éteignit là, son fils encore contre lui dans un effort pour le garder au chaud. Victor aurait subit le même sort, s'ils n'avaient pas été trouvés à ce moment-là. Boris, le meilleur ami de la famille, les trouva tout deux. Victor avait été changé par cette expérience, plus froid et distant encore qu'il ne l'était avant. Et surtout, criant vengeance.

Les années qui suivirent furent pour Victor dédiées à l'apprentissage. Apprentissage auprès de Boris, médecin lui aussi, qui lui appris les bases des sciences. Et apprentissage de la magie, à l'aide des effets de sa mère qu'il avait retrouvé dans une malle. Victor commença à réellement démontrer son génie à partir de là, quand il put enfin y donner libre cours. Il commença à créer, généralement des gadgets qu'il vendait aux riches avant de les faire se détraquer. Son envie de conquérir le monde naquit elle aussi à cette période, repoussant lentement Valeria et le laissant seul. Pourtant, plus doué du groupe, il se mit à diriger son clan. C'était la première fois que Doom eut la position de leader, et elle ne l'aida pas à calmer son ego grandissant.

Meeting of Richards and Grimm and Doom

Victor avait commencé à avoir une bonne réputation grâce à ses inventions, et c'est ce qui attira l'attention de l'Amérique. Un militaire vint trouver le jeune homme, lui proposa de rejoindre l'université d'état à New York. Doom accepta. Il voulait fuir ce pays, fuir ce passé pour arriver dans un meilleur futur. Et surtout, fuir la culpabilité. La veille même de cette offre, un soldat l'avait trouvé et mis en joue. Il était le premier homme que Victor tua, le seule peut-être qui le marqua véritablement. Hanté par les yeux vides, il partit en Amérique en quête d'un meilleur futur. En quête aussi de moyens qui l'aideraient à parvenir à ses fins.

C'est à l'université que Doom rencontra Reed Richards, celui qui deviendrait son ennemi de toujours. Tous deux avaient été remarqués par l'armée, tout deux avaient un intellect qui rivalisait avec l'autre... Pour tant, dans son ego, Victor ne pouvait l'imaginer son égal. Non, il était inférieur, et il ne partagerai sûrement rien avec un inférieur. Les demandes de colocations, les propositions d'entre-aide, Doom lui refusa tout. S'en faisant un ennemi dans son esprit à lui uniquement. Benjamin Grimm était lui aussi dans cette université, devenu ami avec Richards. Avec lui, c'était plus simple. Grimm était un babouin bruyant et insolent indigne de l'attention de Victor, et ils se détestaient autant l'un que l'autre.

Doom ne donnait presque rien aux militaires. La majorité de ce qu'il inventait, il le gardait dans son propre laboratoire. Il construisait, lentement mais sûrement, un appareil qui lui permettrait de transcender la mort. Et il y parvint, il termina l'appareil. La veille de son essai, Richards s'introduisit dans sa chambre et osa lire ses formules. Une erreur s'y trouvait, osa-t-il clamer. Doom ne l'écouta pas, parce que Doom ne pouvait pas se tromper. L'essai eu lieu comme prévu, et pendant un instant il put la voir, sa mère, coincée en enfer, prisonnière de Mephisto. Et puis l'appareil explosa.

Birth of Doctor Doom

Cela ne pouvait pas être une erreur. Il y cru un instant, mais rapidement se ravisa. Non. Doom ne faisait pas d'erreur. Cela devait être Richards, à n'en pas douter. Il avait dû modifier les calculs, pour pouvoir lui dire de les corriger et s'accorder tout le mérite. Il n'était pas aussi doué que Doom après tout, il lui fallait donc un moyen de se faire remarquer. Pathétique. Mais il avait malgré tout réussi à briser Doom. Il avait été renvoyé de l'université pour mise en danger, et son contact avec sa mère ne l'avait pas satisfait. Alors Victor se résigna, il détruisit la base militaire où se trouvaient toutes ses créations et partit de l'Amérique. Pas pour rejoindre la Latvérie, pas après tout ce que le pays lui avait fait. Non, il se dirigea vers les Pays-Bas, vécu là un moment.

Valéria l'y trouva. Guidée par un traire du clan, elle avait retrouvé Doom. Un moment, il fut tenter de rentrer avec elle. Son séjour à ses côtés fut le moment le plus heureux qu'il avait vécu depuis des années. Mais une attaque sur sa personne le convainquit de continuer à chercher à s'améliorer encore et encore, dans une soif de puissance. C'est ainsi qu'il se retrouva au Tibet, recueilli par un ordre de magiciens dont une prophétie annonçait son arrivée. Il apprit toujours plus, jusqu'à les surpasser, jusqu'à ce qu'ils l'appellent maître. Puis, il les fit le nommer Docteur. Jaloux, il l'était, d'un Reed qui devenait célèbre pour ses inventions, lui qui avait passé son diplôme, là où Doom avait échoué. Par sa faute. Il serait Docteur. Il l'était déjà. Pas besoin d'un bout de papier, il en avait depuis longtemps les capacités.

Il était faible. Il le réalisait. Il aimait, il pleurait... Cela devait cesser. Alors, il se retira de son humanité, en la cachant aux yeux de tous. Son armure fut créée à partir cette idée, l'idée qu'il était plus, qu'il devait être plus. Il ne se cachait pas, non, il s'améliorait. Il prouvait se supériorité, par un signe extérieur. Et le masque si célèbre fut poser ce jour-là sur son visage. Victor Von Doom avait disparu. Ne restait que Doctor Doom.

Long Live the King

Doctor Doom ne pouvait plus fuir. Il avait une destinée à accomplir, un destin que sa mère lui avait longuement prédit. Et ce destin, il n'en doutait pas, commençait en Latvérie. Son pays, sa patrie, sa maison. Pour tout son rejet durant toutes ces années, son amour pour la Latvérie n'avait jamais vraiment failli. Elle faisait partie de lui, plus que quoi que ce soit d'autre. Et elle souffrait. Il ne pouvait pas laisser faire cela. Le roi Vladmir avait tué sa mère, il avait tué son père, il l'avait chassé jusqu'en dehors du pays, il avait rejeté son peuple et il faisait souffrir l’entièreté du pays par son arrogance, par son incompétence et pas sa bêtise. Doom ne pouvait pas laisser faire cela. Alors il rentra.

Et chez lui, il retrouva son clan, il retrouva ceux qui furent un jour ses proches. Il les vit douter, il s'assurer de les convaincre ou les tuer. Puis, il se mit en marche. Avançant toujours plus vers Haasendadt où se trouvait le monarque, il s'en prit à ses armées, rallia le peuple à sa cause. Seul Valeria ne voulait pas suivre, elle ne le reconnaissait plus, elle le rejetait. Mais il n'en avait que faire. Elle n'importait plus. Il y avait plus important désormais. Alors il continua, jusqu'à se retrouver face au roi. Et de ses mains de fer froid, il serra sa gorge, encore et encore, jusqu'à ce que toute vie quitte son regard. Il avait gagné, évidemment. C'était son destin. Et enfin, il avançait. Doctor Doom, désormais, était roi de Latvérie.

For the World is Mine and Mine Alone

La Latvérie, bien que dans la cœur de Doom le seul pays qui importe, n'était qu'une étape. Le monde restait à conquérir, et à purifier. Trop longtemps des incapables avaient régné et ajoutés d'inutiles concepts au monde. Capitalisme, principalement. Un mal qu'il s'empresserait de retirer de ce monde. En Latvérie, les gens obéissaient au doigt et à l'oeil certes, mais il n'était pas malheureux. Doom avait fait remonter l'économie du pays. Il avait permis au peuple d'avoir la télévision, le téléphone, même si internet restait hors de question et que les frontières restaient bien fermées. Il avait créé des hôpitaux, un système de santé pour tous. Il aimait son peuple. Les gens ne devaient pas se rejeter entre eux comme on avait rejeté son clan. Les gens ne devaient pas mourir d'un manque de soin ou d'un handicap, comme lui avait un handicap qu'il ne pouvait soigner. Il se servait de son peuple parfois, ne leur laissait aucun choix, mais il avait amélioré leur vie. Et bientôt, le monde entier serait sous son régime, plus heureux ainsi.

Malheureusement, conquérir le monde n'était pas une tâche aisée. Les super-héros se trouvaient constamment sur son chemin, arrêtant la moindre tentative. Doom comprit bien vite qu'il fallait d'abord se débarrasser d'eux, ou trouver un moyen de contourner leurs défenses. Ils n'étaient qu'un contre-temps, mais un contre-temps qui l'agaçait au plus haut point. Bien sûr, ses efforts se concentraient principalement sur les Quatre Fantastiques, la rivalité avec Richards lui tenant toujours à cœur. Doom s'en fit ses ennemis mortels et pourtant, dans quelques situations, ses alliés. La relation entre Doom et eux était de toute façon fort complexe. Personne n'avait le droit de les tuer, sinon lui. D'un autre côté, Doom n'imaginait pas ce que serait la vie sans leur opposition. Comme s'il avait besoin d'eux... Cela lança un cercle sans fin de tentatives et de défaites, mais il savait qu'un jour il parviendrait à les avoir.

What An Angel Does When They Fall

Doom n'avait pas la moindre idée de comment il avait pu se faire avoir par les Skrull. Il avait été pathétique. Un alien pour prendre l'apparence de Mephisto, un autre pour prendre celle de Cynthia Von Doom. Ridicule. C'était de l'amateurisme et il s'était laissé avoir. Il avait honte, au fond. Les skrulls avaient joués sur sa faiblesse la plus évidente et cela avait fonctionné. Il devait reconnaître qu'il avait été stupide mais c'était ainsi. Il se retrouva donc prisonnier, aux côtés de bien d'autres personnes encore. Mais il guettait. Il était prêt à tout pour rentrer sur terre, rentrer auprès de son peuple.

Malheureusement cela ne se fit pas. Son propre peuple ne le reconnu pas, le prenant pour un imposteur alors même que c'était l'inverse. Doom était affaibli par sa captivité, il ne pouvait pas faire valoir son droit comme il le désirerait. Il était... faible. Cela faisait mal de l'admettre, et jamais il ne le dirait à voix haute, mais c'était la vérité. Il était faible. Alors il dû fuir. Partir à l'autre bout du monde, s'exiler sur ces continent qui ne l'avait jamais aimé. Il partit en quête de pouvoir.

The Future Is In Our Hands

Doom refit surface en mars 2022, lorsqu'il fut décidé de créer une école de magie. Strange en serait le directeur et l'idée rebutait totalement Victor. Un arriviste, chargé d'enseigner la magie ? Ridicule. Il avait appris la magie mais la plupart de ses élèves allaient en être naturellement doués, et ceci depuis leur plus tendre enfance. Ils avaient besoin de quelqu'un qui les comprendrait. Et ça, ni un nouveau magicien ni une entité d'une autre dimension ne pourrait leur offrir. Alors Doom se présenta du jour au lendemain pour soumettre, ou plutôt imposer, sa candidature. Ils avaient besoin de lui. Et Doom, toujours généreux, apportait son aide si précieuse.

Ce ne fut pas facile de se faire accepter dans l'école. A vrai dire, il ne l'était probablement pas encore et ne le serait jamais totalement. Mais il avait pris ses fonctions et il emplissait la tête des jeunes magiciens de formules, de noms à rallonge et de théories. Surtout de théorie, leur expliquant la magie même, les pactes, les reliques... tout ce qui pourrait les aider à gagner en puissance pour défaire leurs ennemis. Ils en auraient besoin pour vaincre les Skrull. Et si, une fois le monde en paix, il y avait un trop plein de sorciers... Doom était prêt à se sacrifier pour la bonne cause et les en libérer. A son profit, bien évidemment. Après tout, il avait toujours besoin de se rendre plus puissant encore...